Travailler avec les hommes dans la lutte contre les VSBG



Lorsqu'on travaille dans la santé reproductive et plus spécialement dans la lutte contre la violence sexuelle et basée sur le genre (ou encore GBV ou SGBV), on est souvent confronté a certaines questions fondamentales: les femmes sont celles qui subissent le plus de violences sexuelles ou basées sur le genre de la part des hommes, pourquoi? Comment dans ce cas empêcher ou conscientiser les hommes de ne pas être violents envers les femmes? Est ce qu'il y a des cas de VSBG qui touchent les hommes? Que faire....?




Toutes ces questions ont un point en commun et peuvent se résumer en : ''comment travailler avec les hommes pour un monde plus juste et plus sûr pour les femmes et les hommes''? Telle fut la question qui nous a guidé pour débuter des actions avec et au bénéfice des hommes.


 Du 22 au 28 octobre 2016, j'ai participé avec des partenaires de notre programme à un atelier sur le travail avec les hommes, notamment sur la masculinité positive. il faut savoir, comme je l'ai dit dans mon article ci-après, je travaille dans un programme GBV dans la région des grands lacs en Afrique Centrale. Le programme vise aussi un travail avec / pour/ les hommes afin de réduire les violences domestiques. Voilà pourquoi cette formation était utile pour nos partenaires de mise en œuvre.


Les participants à cette formation provenaient de tous les partenaires du programme psychosocial régional de la DDC dont des coordinateurs et les professionnels des organisations partenaires du Programme Psychosocial Régional de la DDC (Direction du Développement et de la Coopération Suisse) au Rwanda, Burundi et Bukavu/RDC. Ils étaient au nombre de 22 dont, 12 femmes et 10 hommes.


La promotion de la masculinité positive est un courant qui s'avère transversal à tous les projets de développement. Le travail sur et avec les hommes et les femmes exige une analyse minutieuse de la construction et la signification qu'une société attribue au fait d'être un homme et une femme. Ceci fait de ce paquet de formation utile à tous les projets, les organisations et les partenaires de développement et les différents acteurs.



 L'objectif de cet atelier était le suivant:


  •  Renforcer l’échange précédant (puisque les participants avaient bénéficié d'une séance de briefing avant celles-ci)  sur les théories de masculinités et de Genre ainsi que les pratiques des ONG partenaires
  • Renforcer les capacités des partenaires sur l’approche masculinité positive
  • Contribuer à la promotion du leadership féminin et masculin à travers un changement positif des bénéficiaires des actions des partenaires.
    Au cours de cet atelier, j'ai été très impressionnée par le formateur (Mr Silas Ngayaboshya) qui maitrise cette approche dite ''masculinité positive''.
    Avec lui, je retiens ce qui suit:
    - les identités socio culturellement acquises notamment par nos éducations de base, sont susceptibles de nous enfermer dans des ''boites''. Et à partir de là, nous définissions notre identité sexuelle par rapport aux rôles nous assignés. Nous sommes donc ''femme'' ou ''homme'' parce que nous cuisinons, par ce que nous avons des muscles etc...Ces ''images mentales'' sont étroitement collées aux rôles définis, et parfois nous poussent à faire des choses qui, quoiqu’injuste ou non gratifiantes, nous rapprochent de cette ''identité sexuelle'' acquise.
    Ceci explique par exemple pourquoi beaucoup pensent que la violence est une qualité de l'homme, ou encore la douceur/ soumission est une qualité de la femme. Pourtant, ces mêmes ''qualité'' n'en sont pas dans un autre contexte ayant développé des images différentes sur la masculinité ou la féminité.
    - Travailler dans le GBV ne fait pas forcement de vous un expert dans le travail avec les homes. Cette approche nécessite des compétences, des qualifications et des méthodes différentes. En effet il existe beaucoup d'obstacle pour atteindre les hommes et il faut disposer des ressources adéquates pour s'y conformer ou produire les résultats.
    - L’engagement des hommes et le travail avec les hommes dans la lutte et prévention des VBG devrait faire partie des lignes directrices de tout programme de lutte contre le GBV. 
Au Rwanda, Rwamrec est une organisation tres connue et tres pertinente avec laquelle compter si on veut travailler dans la masculinité positive. on peut se ressourcer ici.  Merci et à tres bientôt sur ce sujet!








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