Vous allez faire quoi avec le sexe des personnes décédées? Santé et Genre

Bonjour chers lecteurs

 Avec la COVId19, la question sur ‘’le genre et la santé’’ nous rattrape de force et nous nous rendons compte que les hommes, les femmes, les filles, les garçons, les vieux, les jeunes, les très jeunes ne sont pas égaux face à la maladie. Ce n’est pas une découverte, il était déjà connu depuis belle lurette que les divers groupes sociaux y compris ceux repartis par sexe/âge, ne sont pas égaux face aux maladie, encore plus face aux épidémies.

 En tant que point focal Genre, il est important de connaitre les caractéristiques démographiques des personnes infectées, affectées et décédées et pas seulement de se fixer sur les chiffres des décédés. En effet, les normes de Genre sont pour une large part, à la base des différences que l’on constate dans les incidences chez les hommes et/ou chez les femmes sur différentes maladies et cela s’accentue durant la pandémie.

 L'OMS rapporte ici par exemple que les taux nationaux de mortalité due au cancer du poumon chez les hommes dépassent de loin les taux correspondant chez les femmes parce que l'habitude de fumer est considérée comme une caractéristique de masculinité séduisante, tandis qu'elle est désapprouvée chez les femmes et considérée comme un comportement peu féminin. 

Par exemple, dans le cas de la pandémie à VIH,  L'OMS reconnait ici que les femmes sont plus touchées et infectées que les hommes pour des raisons biologiques, socio comportementales. Dans bien des régions, par exemple, les normes de genre permettent aux hommes d'avoir plus de partenaires sexuels que les femmes. À cause des facteurs biologiques, cela signifie que dans bien des régions où les rapports hétérosexuels sont le principal mode de transmission du VIH, les taux d'infection sont beaucoup plus élevés parmi les jeunes femmes que parmi les jeunes hommes. 

 Si on revient sur les épidémies d’Ebola, il a été noté aussi que les femmes étaient encore plus touchées que les hommes. Au Liberia par exemple, le gouvernement a affirmé même que 75 % des cas étaient des femmes. Un article parle même du fait qu’étant donné que plus des soignants sont des femmes, elles étaient donc en première ligne pour être contaminées en masse. Le manque d’information, la non-participation aux instance de coordination et décision, le peu de formation reçues, mais surtout le fait qu’elles soient en première ligne pour soigner les malades en famille et dans les centres de santé expliquent cela.

 En ce qui concerne les incidents de la COVID19, il n’y a pas beaucoup des statistiques désagrégées par âge et par sexe dans les pays comme on peut le voir ci-bas:

Au 27.08.2020, nous en étions à 24'011'502 cas rapportés dont 821 909 décès. Le Burundi rapporte 430 cas et 1 décès ; la RDC a 9'912 avec 254 décès, et le Rwanda 3306 cas avec 14 décès.

Il est néanmoins très difficile de trouver des données désagrégées par sexe encore moins de trouver des explications sur cela. Lorsqu’on les demande, on entend parfois des réponses ironiques du genre : ‘’mais qu’est-ce que vous allez faire avec le sexe des morts’’ ? Pourtant quelques analyses et études ont déjà permis de comprendre que chaque catégorie sociale est impactée différemment et en Afrique, c’est aussi le cas pour la COVID19

 Dans mon prochain article, je vous ferai part de ce que j'ai retenu de l'impact de la pandémie à la COVID19 sur les femmes et les hommes.

Et lorsque l'on vous demandera ''que ferez-vous du sexe des morts ?'', eh bien répondez que cette information est utile pour adapter les stratégies de prévention justement au sexe des individus et mener ainsi des actions ciblées dans la communauté. Voyons donc comment dans le cadre de la pandémie à la COVID19, les femmes, les filles, les garçons et les hommes sont différemment atteints, dans la région des grands lacs.

Le prochain article traitera d'abord des femmes. Et le suivant analysera l’impact de la COVID19 sur les hommes.

A bientôt, soignez-vous bien!

Aziza