Sarajevo et les principes directeurs pour travailler dans la lutte contre le GBV, selon la DDC
Bonjour les amis.
Êtes-vous intéressé de travailler dans la lutte
contre les violences basses sur le Genre (VBG ou GBV en anglais)? Qui plus est
avec un financement ou des strategies approuvées par la coopération Suisse?
Alors lisez bien cet article.
Comme je vous l'ai dit dans mes articles précédents,
je travaille à la coopération Suisse, programme des grands lacs africains.
Je suis responsable d'un programme appelé
programme psychosocial régional qui travaille principalement dans la lutte
contre les violences sexuelles et basées sur le Genre (VSBG).
La coopération Suisse dans la région des grands
lacs privilégie pour ce programme une approche dite ''psychosociale communautaire'' qui intègre dans la prévention et
la prise en charge des survivant(e)s des actions en faveur/ avec et pour la
communauté. La finalité est que les violences à l'égard des femmes, jeunes
filles et garçons diminuent et le statuts des victimes des violences est amélioré.
Bien que je n’aie rejoint ce magnifique programme
que depuis mars 2012, il a débuté depuis mai 2011, faisant suite à une action
humanitaire de la Suisse, essentiellement à l'Est de la RDC, au nord et sud Kivu.
Plus d'informations sur ce programme peuvent être trouvés ici .
Ce programme reste l'un des programmes GBV d'envergure
pour la DDC (la coopération Suisse) mais n'est pas le seul. Plusieurs actions
sont menées par la DDC dans plusieurs pays mais couvert sous d'autres programmes
comme les droits humains ou la bonne gouvernance, ou encore sous l'axe Santé. Il était donc opportun de
collecter toutes les bonnes pratiques et de les mettre dans un seul document
pouvant inspirer les autres collègues.
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A Sarajevo, lors d'une presentation dans l'atelier de capitalisation |
C'est ainsi qu'un exercice de capitalisation a
eu lieu, coordonné par Helvetas Suiss Intercooperation et Medica Mondiale, basé
sur la revue des divers projets qui ont fourni leur expérience, les leçons
apprises, les bonnes pratiques et les défis majeurs. Un atelier a eu lieu a
Sarajevo, en février 2016 ou tous ces collègues se sont réunis et ont discuté la
dessus dans un atelier d'échange d'expérience. Un document a été produit suite à cette compilation d'expériences et approches et est
maintenant accessible à tous, contenant toutes ces informations.
En résumé, voici les recommandations issues de
ce document.
La Suisse propose :
- de travailler avec une approche psychosociale communautaire, avec un une attention
particulière sur les enfants. Il s'agit de travailler non seulement avec les
victimes directes de violences mais aussi les victimes dites indirectes, les témoins
et les communautés. Ceci s'appelle une approche holistique psychosociale.
- de travailler
avec les hommes et les garçons, que ce soit les agresseurs ou encore des
victimes. Ceci demande de développer des compétences additionnelles le plus
souvent pour intégrer cet aspect des choses dans des programmes GBV préexistants
- de renforcer les actions de conscientisation communautaire, qui vont au-delà de la
simple sensibilisation/ information des communautés. Des campagnes sont
importantes dans ce domaine.
- de renforcer les efforts des victimes dans la recherche de la justice, conformément
à leur demande. Nous savons que combattre l'impunité est un point important
dans la lutte contre le GBV avec les effets préventifs et de prise en charge. Néanmoins,
l'expérience a démontré que la justice veut dire souvent plusieurs
choses pour une victime, n'incluant pas nécessairement l'emprisonnement
de l’agresseur (spécifiquement dans les cas où il n’y a pas eu viol). Pour
certaines victimes, payer une compensation ou encore reconnaitre la paternité
d'un enfant est la chose primordiale. Pour d'autre ça peut effectivement
vouloir dire l'emprisonnement de l'agresseur. L’expérience a aussi montré que
pour beaucoup, les soins psychologiques, la réconciliation, la réintégration
communautaire étaient plus importants que d’aller en justice. Dans tous les cas, il faut toujours accorder les
priorités aux besoins exprimés par la victime et n'encourager le procès que
lorsque celui-ci va dans l'intérêt de la survivante.
- de soutenir
les actions génératrices de revenus en accord avec le contexte. Alors que
dans certains pays, les activités génératrices de revenus vont de pair avec des
compétences professionnelles très poussées, dans d'autre il s'agit peut-être de
soutenir des initiatives individuelles ou communautaires, ne demandant peut-être
pas beaucoup des ressources tant humaines que matérielles. Il convient donc de
voir qu'est ce qui peut être fait par le projet et qu'est ce qui peut être fait
par des tiers qui ont plus de compétences.
- d'avoir une
vision à long terme. On ne peut pas travailler dans ce domaine, espérant
des changements, avec des actions très courtes. Il faut nécessairement penser à
long terme car il s'agit ici des changement de comportements, nécessitant plusieurs expertises. Une stratégie
à long terme est donc utile.
Voilà en résumé ce qui a été proposé par la coopération
Suisse. Mais n'oubliez pas de télécharger le document ici en version anglaise , pour savoir exactement
qu'est-ce qu'il contient et comment vous pouvez vous en inspirer.
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A medica Zeniça, dans la ville de Zaniça, à une heure de Sarajevo, ou nous avons pu visiter une maison d'acueil pour femmes battues et discuter avec les prestataires et autorités. |
A bientôt pour la suite.
Aziza
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Un petit peu de tourisme dans la belle ville de Sarajevo :) |
Très intéressant soeur Aziza. j'append beaucoup de ces publications.
RépondreSupprimermerci beaucoup Zadig
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