Engagement des hommes dans la lutte contre les violences basées sur le Genre

 

Chers lecteurs,

Bonne année !!

Nous voilà de retour avec un sujet assez intéressant pour des activistes de genre : comment travailler avec des hommes pour un monde plus égalitaires sur les questions de genre.

 Dans la lutte contre les VSBG il est important de travailler avec les hommes. Cette approche d’intégration des hommes prend plusieurs noms, notamment engagement des hommes dans la lutte contre les VSBG, la masculinité positive etc.

 En effet selon les données disponibles, on constate que la majorité des cas de survivants de violences sexuelles et basée sur le genre sont des femmes. Et une bonne partie si pas la majorité des auteurs de ces violences sont des hommes. Ceci démontre que pour les cas qui ont cherché de l’aide et qui sont dans les statistiques, les hommes sont souvent considérés comme des auteurs de violences sexuelles. Nous savons que les auteurs de violences peuvent être inconnus dans des situations de conflits et dans ce cas nous sommes face à des combattants le plus souvent (rebelles ou forces gouvernementales connues, agents de forces de maintien de la paix) ; parfois les auteurs de violences peuvent être des membres de la propre famille de la survivante, comme des parents, des oncles, des voisins etc. comme on peut le lire ici, quelques faits et chiffres produits par Amnesty affirme que jusqu’a 70% des femmes assassinées l’ a été par son conjoint masculin ! Des chiffres alarmants peuvent être lus sur ce site.. En lisant le site solidarité Femme , on peut lire ce qui suit sur les violences faites aux femmes :

 La puissance est apprise : « le parcours des garçons est différent de celui des filles. Dès la naissance, il est plus valorisant d’être de sexe masculin ; d’ailleurs, dans certains pays, on se débarrasse encore des petites filles à la naissance. Pour beaucoup, la masculinité, c’est la capacité de s’imposer de défendre ses droits, d’être brave et fort. Cela se passe sur le terrain du pouvoir de la domination, de la possession et du contrôle. La société prépare les garçons à occuper un rôle dominant … Ces hommes que les stéréotypes culturels continuent à décrire comme forts, puissants, solides, ne se sentent pas à la hauteur face à une société qui leur demande toujours plus. ».

Frédéric Matwies – extraits de l’ouvrage « Il y avait un monstre en moi – témoignage d’un ex-mari violent » – édition Michalon – 2011.

 

Animation d’une séance de thérapie des couples par
 l'ONG Transcultural Psychosocial Organisation, Oeuvrant au sud Kivu


Rien que pour cela, les hommes devraient bénéficier des actions de sensibilisation et de conscientisation sur ces questions.

 

De même il est avéré aussi que des hommes sont aussi victimes de violences sexuelles et basées sur le genre. Mais suite au tabou en lien avec ces questions, comme le démontre cet article ‘’sois fort et tais-toi’’, «Sois fort et tais-toi!», le déni des hommes victimes de violences conjugales | Illustré (illustre.ch) ou on parle jusqu’à 26% des survivants de violences conjugales qui sont des hommes, en Suisse. Ils en parlent moins. Des hommes sont aussi survivants de violences et cela de la part des autres hommes comme dans les prisons, les milieux machistes (armée, police, etc) Ces violences s’expliquent par plusieurs facteurs y compris le machisme et la masculinité dite hégémonique, vulgarisée et encouragée par le patriarcat. Des violence sont aussi commise par des femmes comme dans les couples ou dans les familles ou des femmes maltraitent les enfants garçons de leurs époux ; Des violences peuvent aussi être quasi institutionnalisées dans certaines communautés ou sociétés à l’encontre des hommes considérés comme ‘’anormaux’’ ou marginaux qui sont souvent victimes comme les personnes atteintes de maladies mentales, les personnes aux identités sexuelles non hétérosexuelles, les hommes des catégories sociales dites ‘’inferieure’’ ou encore autochtones, etc.

 

Il faut aussi se rappeler que nos sociétés sont actuellement androcentrées avec le pouvoir concentré sur et chez les hommes. Les rapports sociaux de sexe font que les hommes sont souvent au poste de pouvoir et détiennent donc les capacités pour faire bouger les choses. Ils peuvent donc influer positivement ou négativement sur le changement de mentalité des gens.

 

Moi en séance d'évaluation avec un groupe thérapeutique d'hommes à Bunyakiri
Avec notre partenaire TPO.

Enfin, les hommes représentent la moitié de la société et il faut donc tenir compte d’eux pour espérer un changement durable des rapports sociaux de sexe.

 

Ainsi en tant que présumés auteurs, en tant que survivants de violences basées sur le Genre ou en tant qu’allié / agent de changement/influenceur, les hommes sont donc des parties prenantes pour tout activiste de Genre. Ce.tte dernier.e devra composer et se rassurer que des actions intégrant les hommes font partie de son travail de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre.

Voilà pourquoi je vais vous proposer trois articles portant sur le travail avec les hommes ou l’engagement des hommes dans la lutte contre les VSBG: Cette série d’article va porter sur comment entamer un travail avec les hommes dans le but de changer les normes sociales de genre, et ainsi aboutir à un monde plus égalitaire en droit et des chances pour les femmes, les hommes les garçons et les filles. En premier nous reviendrons sur les divers types de violences et leurs manifestations ; ensuite quels types d’actions mener et enfin quels obstacles et comment les surmonter lorsqu’on décide de travailler sur l’engagement des hommes dans la lutte contre les VSBG.

 

Restez connecté.es et à très bientôt sur le blog !

 

Aziza

 

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